About my vote...

04 juin 2009

About my voteAujourd'hui, j'ai voté !

Il y a trois semaines environ, je recevais un e-mail sur ma boîte Mancunienne. Il mentionnait la possibilité pour tous de voter aux européennes, pourvu que l'on soit citoyen européen évidemment. Un petit lien vers un site, http://www.aboutmyvote.co.uk/, et me voici en route vers l'Université pour imprimer deux petits formulaires afin d'être enregistré sur les "registers".

'If you want to vote, make sure nothing stops you'. Ca marche vraiment. N'importe quel fainéant vivant en Angleterre peut s'inscrire le plus facilement du monde aux européennes ; deux petits formulaires avec des informations très basiques (la plus compliquée étant l'adresse...), un timbre et hop, on reçoit sa poll card !


Jusque là, tout va bien. Mais première chose étrange, le vote se déroule un jeudi... Bizarre non ? En cherchant un peu, je n'ai trouvé qu'une maigre réponse sur un forum perdu : ce serait lié au fait qu'il y a plusieurs dizaines d'années, les magasins anglais fermaient le jeudi après midi. Les gens avaient alors leur après midi de libre, tandis que le dimanche était lui consacré à l'Eglise. Ce serait donc pour des raisons historiques qu'ici, on vote le jeudi.
Toujours est-il que du coup, aujourd'hui les gens travaillent. C'est pourquoi les bureaux sont ouverts de 7h à 22h, pour permettre à tout le monde d'aller voter. Et ceux qui ne peuvent vraiment pas ? Aboutmyvote répond 'proxy', c'est à dire la procuration.

J'attends donc impatiemment les informations sur les élections, les partis, les candidats. Et j'attends toujours en fait. Et oui, là encore étrange, je n'ai pas reçu d'information, pas même un tract. Pourtant notre boîte au lettre n'est en général pas avare de pubs pizzas & Co. Qu'à cela ne tienne, le web me permet d'avoir toutes les informations que je veux. Et puis bon, ça fait aussi des économies de papier, c'est bon pour l'environnement !
Je voulais vous donner le site web principal sur lequel j'ai pu m'informer (http://www.manchester.gov.uk/) mais constate à l'instant 'This site is temporarily offline for scheduled routine maintenance.'. Super pour le jour des élections, et puis une maintenance à midi et demi, c'est beau. Enfin, continuons ; je suppose que le site sera à nouveau en service quand vous lirez ces lignes. J'ai pu me renseigner suffisamment pour savoir pour qui voter grâce à ce site. J'espère vraiment que la distribution des informations concernant les candidats et partis a été 'oubliée' uniquement chez moi du fait que je sois Français.

Aujourd'hui donc, je suis allé voter. Un avantage peut-être dû au fait du vote le jeudi et donc du manque de temps pour les gens, c'est que les 'polling stations' (bureaux de vote) sont disséminés un peu partout, pas seulement dans les mairies mais aussi les écoles et autres lieux publics. J'ai pu aller voter dans une l'école primaire à 100 mètres de chez moi.


Je prends donc ma photo pour le blog, et remonte la petite allée devant les gamins dans la cours en suivant les panneaux 'Polling station'. Je me retrouve dans une salle, probablement utilisée pour la gym, et me rappelle intérieurement de bien écouter ce que donne la formule 'A voté !' en anglais pour la mettre en titre de mon article.
Je m'avance vers un petit bureau tenu par deux femmes, en train de lire le dernier 'Closer' anglais et d'écouter une musique un peu danse dans le poste radio qu'elles ont amené. Il n'y a personne d'autre. Je m'avance, tends ma poll card avec ma carte d'identité. La première prend ma lettre, je demande si elles veulent mon ID. Non, pas besoin. Ah ? Bon.
"Two O three slash one", la première
La seconde, cherchant dans une liste,
"Mr. Richard ?"
"Yes".

On me tend une feuille jaune très longue, d'environ 70cm sur 20, et m'indique les deux 'isoloirs'. Disons qu'il faut plutôt s'imaginer comme un genre d'urinoir: trois parois, pas de rideau, à la vue de tous (enfin, en l'occurrence deux) avec un petit rebord d'à peine 10cm pour faire sa croix en face du parti désiré. Je vous laisse imaginer la scène avec un bulletin de vote de 70 cm de long, je ne vois pas comment les autres n'ont pas pu voir si je votais en haut ou en bas de la feuille. Pas d'enveloppe non plus, je demande si je dois juste plier le bulletin. Oui.

Bon. Pas grave. Je retourne vers les deux femmes, la ballot box disposée à côté, noire en plastique avec une fente disons de 5 cm. Je plie mon bulletin en... 8? 10 ?, et galère pour le faire rentrer. Je m'attends à un 'a voté' anglais. Non. Je demande si je dois signer quelque chose. Non, mais on me lance un "Thanks" au milieu d'une discussion très animée. Puis je m'en vais.
Je n'aurai jamais mon 'A voté'.

Tout ça pour dire que malgré tout, j'ai pu voter pour qui je voulais, mais que de la même façon que lorsque je suis allé chez le docteur en début d'année pour me faire vacciner contre la méningite C, je n'ai pas eu mon 'effet placebo' citoyen, ce sentiment d'avoir dit son mot, cette petite effervescence que l'on retrouve à chaque début et fin d'élection lorsque l'on suit du regard tous ces gens dans la file suivre l'habituel cycle carte électorale - bulletins de vote - enveloppe - isoloir - rideau - "a voté !" - signature, lorsque l'on sort de la mairie en voyant tous ces gens qui se connaissent et ne se sont pas vus depuis un moment en profiter pour demander comment vont les enfants, la famille,...
Il y a décidément un truc qui cloche là dedans. J'aurai bien pu donner ma poll card à mon coloc' qui aurait pu se faire passer pour moi. Etait ce la ballot box qui avait l'air d'une poubelle, et pas d'un trésor transparent avec toutes ces voix dans les enveloppes ? Ou alors ces deux femmes qui ne rappelaient absolument pas avoir affaire à un représentant du peuple ? Ou encore le fait qu'il n'y avait personne ? De n'avoir pas d'enveloppe dans laquelle mettre mon bulletin ? De ne pas avoir signé, authentifié ma voix ?

Je pense que c'est un peu le tout, et ça m'a pas mal déçu. Enfin, au moins j'ai pu voter facilement, simplement et pour un parti qui me convenait. C'est le principal.

Bah Roger, t'étais pas sur la photo ?

17 mars 2009

Ce soir, j'ai décidé de vous présenter mon projet de recherche. Un master of science in advanced computer science (sympa le nom du diplôme, hein ?) implique d'une part six 'modules', ou six 'cours', et de l'autre un travail de recherche sur un sujet bien précis, choisi parmi une liste proposée par différents superviseurs.

Après une sélection classée de six projets, on nous en alloue un en fonction de l'ordre de préférence et du nombre de candidats au sujet proposé. J'ai hérité du projet intitulé 'Automatic image inpainting using fields of experts'.
Pas de panique, ça ne mord pas. Concrètement, ça consiste en la restauration d'images (image inpainting) telle qu'une photo déchirée ou même la suppression d'un élément qui ne convient pas, et sa reconstruction 'intuitive'. De telles choses existent bien déjà via ce qu'on appelle des algorithmes traditionnels, ou classiques1 et en voici d'ailleurs quelques exemples:















C'est joli comme tout, mais il s'avère que ça n'est pas toujours parfait (voir le perroquet par exemple, l'autre image étant de trop mauvaise qualité).

L'autre partie de l'intitulé du projet réfère à des outils dits de 'machine learning', disons pour fixer les idées d' ""intelligence artificielle"". C'est la partie 'Fields of experts' ; pour ceux qui connaissent c'est du Markov en (beaucoup) plus moche. Le but de mon projet est donc en gros d'utiliser des méthodes dites d'apprentissage pour arriver à des résultats que l'on pense pouvoir être meilleurs. Comment ?

Pour entrer un peu dans les détails, disons que le traitement d'une image passe principalement par l'application de 'filtres'. Un filtre s'applique à un pixel précis. On peut le voir comme un carré plus ou moins large correspondant au nombre de voisins à qui s'applique la règle qui lui permet de créer une nouvelle image. Typiquement, on pourrait imaginer un filtre 3x3, qui dirait à chaque pixel (pigment) de l'image,
"ta nouvelle valeur sera ta précédente plus la moyenne des quatre qui t'environnent au dessus, en dessous et sur les côtés".
Et ce filtre, on l'applique à chaque pixel pour obtenir une nouvelle image. Les résultats sont complètement différents selon les types de filtres qu'on utilise. On le voit bien, tout le problème est de trouver le(s) bon(s) filtre(s) !

Quand je parle d'apprentissage pour la machine, concrètement cela passe par la création automatique de ces-dits filtres à partir de milliers d'images. On crée ainsi quelques dizaines de filtres, qui s'appliqueront avec en plus des paramètres spécifiques à chaque image, et le tour est joué.
...Oui bon, j'aimerai que ce soit aussi simple :).

Me voilà donc parti dans cette petite aventure qui me change un peu des projets 'classiques' de recherche en informatique. L'intérêt est ici que je travaille avec des outils de machine learning qui correspondent complètement à mon cursus mathématico-informatique, le tout dans un domaine que je ne connais pas du tout à savoir le traitement de l'image. Pour une fois que des lignes de codes produisent un résultat concret, visible et sympa à voir... ça fait plaisir !


1. Qui utilisent des méthodes mathématiques classiques d'analyse (gradient), de détection des 'formes'.

Les anglais ont du coeur !

29 janvier 2009

Après un long moment d'absence, me revoici pour conter la suite des aventures des frenchies un peu paumés à Manchester. Absence, dûe entre autre à une flemme catégorique, à une monotonie de vie assez peu courante, et finalement mêlée à un petit manque d'inspiration aussi. Bref, je reste étudiant pour le moment, et certains pourront y voir un possible manque de maturité. Mais bon, on va quand même tenir l'année, et si la monotonie s'impose trop je dériverai un chouilla sur des articles à peine orientés informatique, tant pis.

Bon malgré tout, la monotonie, c'est pas un équilibre stable. Et oui, de temps à autres, un petit mois de vacances s'immisce et vient perturber l'irréductible colocation de nous autres petits français en état de quasi hibernation. Suivi de deux semaines de partiels... Alors, voyant tout d'abord la cible principale de mon blog, c'est à dire la famille et les proches, on va commencer par le bilan : plutôt dans le vert. On va dire un peu orange pour l'un de mes quatre partiels, qui concernait la sécurité, mais pas d'inquiétude la note ne compte que pour 30% :).

Alors, c'est comment ?
Tiens, analysons un partiel type d'anglais. Sur quatre matières, deux étaient plutôt tournées mathématiques, les deux autres étant plutôt techniques (c'est du moins ce que je pensais en choisissant mes cours au début de l'année). Résultat, du par coeur... pour les quatre !
Précisons.
Tout d'abord, le contexte : des polys, parfois de très bon support (merci le machine learning - comprenez intelligence artificielle au sens d'aide à la décision), souvent étant purement et simplement les slides qui défilent pendant un cours oral (du genre trois mots par slides...).
Ensuite, les annales : un exemple est plus parlant. Bon, c'est technique, mais concrètement il suffit de faire quelques statistiques sur les types de questions ; {explain, what is, give, describe}. Le partiel est pas mal résumé non ? Voilà, c'est dommage, mais le par coeur est privilégié. Bon évidemment je généralise, mes autres colocs ont un partiel demain (pour moi c'est fini, eux ont choisi une autre matière que sécurité), basé à 95% sur des maths.
Les deux dernières semaines ont donc été passées à apprendre et réapprendre par coeur des concepts techniques, des noms de théorèmes, des ""algorithmes""... que l'on ne sait pas implémenter. Bon, on comprend mieux pourquoi certains élèves ne bronchent pas devant une utilisation d'approximation de Laplace : C'est comme le reste, il suffit de ressortir le slide apparu au tableau et on a les points.

Le portrait semble un peu noir, mais on pourra relever tout de même le fait que sur ces matières, en général 50% de la note est attribuée au partiel, laissant l'autre moitié à un projet plus précis, plus tourné vers l'implémentation - a priori. J'ai l'impression que c'est vrai pour certaines matières (le machine learning notamment, domaine pour lequel on a une idée bien précise du champ d'application et de la réponse au comment), mais pour d'autres (grid computing - consiste concrètement à 'virtualiser' un ensemble de serveurs en une seule ressource - me saute à la figure, mais aussi la sécurité), c'est vraiment flou. On survole des concepts, et au final on ne connaît que des définitions qu'évidemment on aura oubliées d'ici un an.

Après l'effort...
Voilà pour le bilan de ces deux semaines. Pour moi, c'est terminé. Ca fait du bien, rien de tel pour clore tout celà...

... qu'un bon smoothie banane, citron et miel !

Et comme chacun sait, après une aventure vient le banquet avec toute la tribu gauloise ! On va évidemment fêter la fin de ces bourrages de crânes vendredi soir par quelques bières au(x) pub(s) d'à côté, mais on va y aller doucement. Si si, vraiment, parce que le lendemain a lieu le Pangaea Festival ! A priori, il semble être le plus gros d'Europe, avec 4000 étudiants. Allez, je réserve un billet pour cette soirée.

Guy Fawkes Night

07 novembre 2008

Les événements sont assez rares ici à Manchester. Oui d'accord, les anglais font la fête tous les soirs, mais il y a peu de jours fériés ou de fêtes précises.
Mercredi soir pourtant, le 5 novembre, a eu lieu la nuit annuelle de Guy Fawkes (Guy Fawkes Night, Bonfire Night ou encore Fireworks Night). Je vous le dit d'emblée, je n'y suis pas allé. Ça en fera rire certain(e)s, mais étant très chargé par le travail - fin de la première période de cours ainsi que la préparation d'une réunion pour mon travail le lendemain -, je n'ai pas pu me le permettre. Bref, ce soir par contre je glandouille donc je vais vous raconter qui était ce bonhomme.

Un peu d'histoire...
Bon, brodons un tout petit peu le contexte (un peu d'histoire, ça fait du bien aussi !). Tandis qu'à la fin du XVIème siècle, les guerres de religion font rage en France (les huit guerres, le massacre de la saint Barthélémy,... ça ne vous dit rien ? Jetez un oeil ici), Elisabeth Ière - reine d'Angleterre, soutient les protestants tandis que le roi d'Espagne - Philippe II, finance lui les mouvements catholiques. Ils utilisent ainsi la France pour se chamailler avant d'en venir vraiment à se tirer dessus entre 1585 et 1604 lors de la guerre anglo-espagnole.

En Angleterre, Elyzabeth Ière meurt en 1602, et un certain James I lui succède, dont on reprochait alors l'intolérance vis à vis des catholiques et des puritains. Il était partisan de l'absolutisme et y a même consacré un livre : "The true Law of free monarchies".

Conspiration des poudres
En janvier 1604 eut lieu la conférence d'Hampton Court, réunissant James I et des représentants de l'Eglise anglaise (y compris des puritains). Il fut clair qu'à l'issue de celle-ci, le catholicisme ne serait pas reconnu en Angleterre : James I a décidé dans sa folie absolutiste de renforcer son pouvoir en prenant le contrôle de l'Eglise, persécutant ainsi les catholiques et les puritains.
Pour les recusants catholiques l'Espagne, ruinée et en plein dans la guerre de Quatre-Vingt ans (soulèvement des provinces unies contre la monarchie Espagnole) ne pouvait leur venir en aide. Ils ont donc monté une conspiration, baptisée Conspiration des poudres visant à faire exploser le palais de Westminster avec 670kg de poudre lors de la cérémonie d'ouverture du Parlement.

Mais que vient faire ce Guy Fawkes dans l'histoire ?
Lui, il est né de famille protestante mais décide assez jeune de se convertir au catholicisme. Il s'engage en tant que soldat dans l'armée espagnole... et y apprend pas mal de choses sur les explosifs. Il prend même la version espagnole de son prénom, Guido.
Revenons à notre conspiration des poudres. Guido Fawkes était le récusant censé mettre le feu aux poudres (littéralement !), mais il fut dénoncé par l'un des conspirateurs.
S'ensuivit un procès à Westminster Hall, où il fut condamné à être pendu, étripé puis coupé en morceaux. Mais d'après wikipedia, il aurait réussi à s'échapper brièvement de son bourreau avant de se briser le cou et de finalement mourir "seulement" pendu. Quelle chance !

Bon, maintenant que vous connaissez l'histoire de Guy Fawkes, vous comprenez pourquoi on célèbre ici sa nuit par des feux d'artifices ! Ce que je trouve le plus surprenant dans tout ça, c'est que la plupart des Anglais célèbrent non pas la tentative de Fawkes, mais son échec ! Eh oui, ils brûlent des poupées Guy Fawkes sur des bûchers ! Autre fait amusant (que je n'ai pas pu vérifier par moi même), il paraît que dans les jours qui précèdent le 5 novembre, les enfants se baladent dans les rues avec des poupées à l'effigie de Guy Fawkes et demandent "One penny for the Guy" (un pence pour le 'Guy') pour payer leurs feux d'artifice ^^.
J'ai réussi à récupérer quelques photos de l'événement via facebook et internet :
























Le saviez vous ?


Guy Fawkes semble être finalement assez présent dans la culture anglaise. Ainsi, si vous connaissez la BD ou le film V pour Vendetta, le masque de V est inspiré de son visage (sisi, la moustache un peu !).